Les sous-bassins hydrographiques Meuse amont et Oise

L’aire de compétence du Contrat de rivière Haute-Meuse (CRHM) s’étend aux limites des sous-bassins hydrographiques (SBH) Meuse amont et Oise. La superficie de ces deux sous-bassins est de 200.323 hectares. L’ensemble du réseau hydrographique compte 2594 km de linéaire de cours d’eau, dont 1313 km sont classés. Au-delà de la Meuse, les principaux cours d’eau sont le Bocq, la Brouffe, le Burnot, l’Eau Blanche, l’Eau Noire, le Flavion, l’Hermeton, la Houille, la Molignée, le Samson et le Viroin (cf. Figure 2).

Figure 2 : Réseau hydrographique des SBH Meuse amont et Oise

L’occupation du territoire^[1]

La population totale s’élève à 225.728 habitants (données de 2000), avec une densité de population de 110 personnes/km² sur le SBH Meuse amont et de 36 personnes/km² sur le SBH Oise. Les habitants sont répartis sur 31 communes différentes. La population des 23 communes partenaires du CRHM est de 201.913 personnes, soit 89,4% de la population des deux sous-bassins hydrographiques (données de 2009).

L’occupation du sol est diversifiée avec 39.3% de forêts, 24.8% de cultures, 24.5% de prairie et 5.1% de zones urbanisées. Les cultures sont majoritairement présentes dans la partie Nord du territoire de la Haute-Meuse alors que dans la partie Sud se sont les zones forestières qui dominent (cf. Figure 3). Les zones urbaines sont concentrées autours des principales villes (Namur, Ciney , Dinant, …).

Figure 3 : Occupation du sol dans les SBH Meuse amont et Oise

Le patrimoine naturel

Dans les sous-bassins hydrographiques (SBH) Meuse amont et Oise, 35 zones du réseau européen Natura 2000 sont partiellement ou totalement localisées sur ce territoire et couvrent 35.538 hectares, soit 17,7% des deux SBH. Les sites les plus importants sont rencontrés dans les bassins versants de l’Hermeton (Bassin fagnard de l’Hermeton), de la Houille (Vallée de la Houille en aval de Gedinne, Vallée de la Hulle), de l’Eau Blanche (Massif forestier de Cerfontaine, Vallée de l’Eau Blanche à Virelles), du Viroin (Calestienne entre Frasnes et Doische) et de l’Oise (Massifs forestiers entre Momignies et Chimay). Plus de 832 km de tronçons de cours d’eau sont situés à l’intérieur de sites Natura 2000, ce qui représente 32,1% du linéaire total des cours d’eau des deux sous-bassins.

Outre ces zones, 413 Sites de Grand Intérêt Biologique  (SGIB) sont également recensés sur le territoire du CRHM, auquel il faut encore ajouter les nouveaux sites découverts ces 5 dernières années. Certains de ces sites sont fortement liés au monde aquatique, telles les vallées forestières (eaux vives et milieux rivulaires), les zones humides (eaux stagnantes), les carrières et les sablières (eaux stagnantes temporaires) mais également les reliefs karstiques creusés par l’eau dans les massifs calcaires (cf. Figure 4).

Tous ces biotopes naturels renferment des espèces animales ou végétales à haute valeur environnementale : de nombreux poissons (truites, chabots, anguilles,...), des macro-invertébrés (moules perlières, mulettes,…) et insectes (libellules,...), des batraciens et reptiles (tritons crêtés, crapauds calamites, couleuvres à collier,...), des oiseaux (martins pêcheurs, cincles plongeurs, hirondelles des rivages,...), des mammifères (chauve-souris,...) et de nombreuses plantes vasculaires (trèfles d’eau, myriophylles en épis, végétation liée aux mégaphorbiaies, aulnaies et frênaies alluviales,…).

Figure 4 :  Zones Natura 2000, SGIB et sites karstiques dans les SBH Meuse amont et Oise

Les usages locaux des cours d’eau

Les usages et acteurs associés aux milieux aquatiques (cours d’eau, zones humides, nappes souterraines,...) sont multiples. En ce qui concerne les SBH Meuse amont et Oise, nous pouvons distinguer les usagers liés à la vallée de la Meuse de ceux liés aux bassins versants des affluents.

En Meuse navigable, les usages du fleuve sont fortement liés au potentiel économique et touristique de la vallée dont voici quelques exemples : le transport de marchandises (la batellerie), le tourisme fluvial (les bateaux de plaisance, les activités de promenade et de l’HoReCa qui sont liées aux quais et halages mosans notamment), le projet d’installation de turbines hydroélectriques au niveau des barrages entre La Plante et Hastière, le développement urbanistique en bord de Meuse, les zones de camping, les sports nautiques (jet-ski, ski nautique, wake-board, yachting, aviron, voile,…), la pratique de la pêche, la pratique de l’alpinisme sur les massifs rocheux calcaires,...

Pour les bassins versants des affluents mosans, les usages liés aux nombreuses étendues agricoles (50 %) et forestières (40 %) occupent une place prépondérante. Les usages associés aux nombreux villages et agglomérations des sous-bassins hydrographiques Meuse amont et Oise ainsi que les activités domestiques et socio-économiques qui en découlent sont aussi bien présents et ont un impact direct sur la qualité des eaux de surface et souterraines de ce territoire. Par ailleurs, les usages récréatifs qui y sont liés sont fort variés : le camping, le scoutisme, la spéléologie et l’alpinisme, la découverte du milieu par les promeneurs et les naturalistes (ornithologues, herpétologues, ichtyologues, botanistes, photographes ou simples passionnés), la pratique de la pêche (dans la rivière ou dans les étangs annexes au cours d’eau),...

Les gestionnaires des cours d’eau

La gestion sectorielle du territoire wallon fait que les administrations compétentes en matière d’eau, d’aménagement du territoire, d’environnement,… sont compartimentées. Par ailleurs, les gestionnaires sont tantôt communaux, provinciaux ou régionaux (Département de l'Aménagement du territoire et de l'Urbanisme, Département de l'Environnement et de l'Eau, Département de la Ruralité et des Cours d'eau, Département Nature et Forêts,…)

Partant du principe que l’ensemble des écoulements d’un bassin versant se retrouvent in fine dans les eaux de surface (cours d’eau, zones humides,…) ou les eaux souterraines, de nombreuses administrations doivent donc se coordonner en vue d’une gestion durable et intégrée de nos ressources en eau et des usages qui y sont liés.

Si l’on s’attache au cours d’eau à proprement parler, nous retrouvons déjà un panel de gestionnaires à l’échelle des SBH Meuse amont et Oise :

• Le Service Public de Wallonie (SPW), Direction générale de la Mobilité et des Voies hydrauliques (DGO2),  Département des Voies hydrauliques de Namur pour la Meuse navigable,

• Le Service Public de Wallonie (SPW), Direction générale de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement (DGO3), Direction des Cours d’Eau non navigables, District de Namur pour les cours d’eau non navigables de catégorie 1

• Les Provinces de Namur (Service technique provincial des Voiries, des Cours d’eau et de l’Environnement) et du Hainaut (Hainaut Ingénierie Technique) pour les cours d’eau non navigables de catégorie 2,

• Les 31 Communes pour les cours d’eau non navigables de catégorie 3,

• Les propriétaires riverains pour les cours d’eau non classés.

Les gestionnaires sont donc très nombreux et variés. Nous pouvons aussi citer les intercommunales, notamment les organismes d’assainissement agréés (l’INASEP en Province de Namur et l’IGRETEC en Province du Hainaut) qui agissent plus spécifiquement sur la qualité de l’eau. Quant aux distributeurs d’eau (SWDE, VIVAQUA,…), ceux-ci alimentent la population en eau potable et interfèrent sur l’aspect quantité d’eau en puisant l’eau via les captages souterrains ou de surface.

Parfois, les gestionnaires cités ont des objectifs divergents. La concertation de l’ensemble de ceux-ci est nécessaire pour arriver à concilier les différents usages du cours d'eau tout en préservant les ressources en eau et en respectant au maximum l’écosystème de la rivière. Cette tâche est un des rôles essentiels des Contrats de rivière en Wallonie.